Les règles du jeu du développement urbain bruxellois sont formulées dans plusieurs outils réglementaires et/ou stratégiques, à portée régionale ou communale.
Le 7e numéro du Monitoring des projets de logements publics présente le bilan 2022 et 2023 de la production régionale de logements publics. Ces deux années sont parmi les meilleures jamais recensées avec respectivement 415 et 586 logements réceptionnés.
Plus de 6 500 logements publics ont été construits en 15 ans
Depuis 15 ans, plus de 6 500 logements publics ont été construits dans la Région. Les années 2024 et 2025 s’annoncent encore meilleures, surtout pour la SLRB, avec de nombreux projets en chantier.
Une répartition géographique inégale
La répartition spatiale des logements réceptionnés ou en chantier reste inégale à l’échelle de la Région. La majorité des projets sont concentrés à l’Ouest et au Nord de la Région. Le Sud-Est, à l’inverse, a peu de projets, et ceux-ci sont de plus petite taille.
La Ville de Bruxelles est la commune sur laquelle le plus de logements publics régionaux ont été réceptionnés, soit près de 2 000 logements depuis 2019. Cependant, si l’on tient compte des logements en chantier, Anderlecht atteint près de 2 500 logements bâtis ou en construction, ce qui représente 28% du total global à l’échelle de la Région.
Progrès du Plan Régional du Logement (PRL) et du Programme Alliance Habitat (AH)
Le Plan régional du Logement (PRL) a dépassé les 3 000 logements réceptionnés, soit 61,3% de l’objectif de 5 000 nouveaux logements à construire, fixé en 2004.
Le Programme Alliance Habitat (AH), quant à lui, comptabilise près de 2 500 logements réceptionnés et plus de 1 800 en construction. Au total, l’AH atteint 63% de l’objectif fixé par le Gouvernement en 2013.
Augmenter l’offre en logement abordable reste fondamental
Continuer à produire et à acquérir des logements neufs ou à rénover reste important pour les acteurs publics de logement, et ce afin de les mettre à disposition des populations les plus précaires (comme en témoigne les listes d’attente pour du logement social, mais également les statistiques de précarité et de mal-logement au sein de la Région).
La hausse du coût du foncier, par ailleurs, implique que la maitrise du foncier revêt un intérêt stratégique pour les autorités publiques, en ce compris la création de logements sous des régimes d’emphytéose.
Le futur Gouvernement bruxellois devra garantir les financements nécessaires pour la poursuite des projets de logements abordables. Ceci est particulièrement important pour le PRL et l’AH, mais également pour garantir l’efficacité du dispositif mis en place dans certains Plans d’Aménagement Directeur (PAD) où au moins 25% de logements à finalité sociale ont été imposés pour les projets de plus de 2 000 m². Le logement social étant prioritaire pour l’acquisition de ces 25%, il devra bénéficier des moyens financiers nécessaires pour la bonne mise en œuvre de ces dispositifs.
De plus, il est crucial de veiller à la bonne répartition géographique des projets, notamment par la mobilisation de terrains publics dans des communes à faible taux de logements sociaux.